Comprendre comment les chiens apprennent

Comprendre comment les chiens apprennent 

"L'apprentissage est simple, mais pas facile". Ces mots de Bob Bailey résument parfaitement la situation. Les chiens devant s'adapter à chaque situation, cela peut parfois rendre la formation et l'apprentissage compliqués à mettre en œuvre !   

Selon la définition, l'apprentissage est " le résultat de la réception, de l'intégration et du stockage dans la mémoire, d'informations auxquelles l'individu peut faire appel pour réaliser un comportement adapté ". 

Lorsqu'il s'agit d'éduquer votre chien, il est nécessaire de lui apprendre des choses qui seront stockées dans sa mémoire, prêtes à être utilisées lorsqu'il se trouvera dans des situations appropriées. La rééducation est le processus qui consiste à revenir sur quelque chose qui a déjà été appris et à modifier la réponse, par exemple ce que votre chien fait en réponse à un certain mot-clé.  

Explorons les différents types d'apprentissage chez le chien, en nous concentrant sur l'apprentissage associatif :   

L'apprentissage associatif chez le chien

Les chiens sont des opportunistes. Cela signifie qu'ils sont attirés par ce qui leur procure le plus de plaisir et de satisfaction. Cependant, si certaines choses sont agréables et motivantes pour votre chien, cela signifie que d'autres sont désagréables et que votre chien va logiquement essayer de les éviter.  

L'apprentissage par association, également appelé conditionnement, repose sur l'idée d'associer quelque chose d'agréable pour votre chien à un comportement que vous souhaitez voir se répéter, et d'associer quelque chose de désagréable pour votre chien à un comportement que vous ne souhaitez pas voir se répéter.  

Mais il y a plus que cela.   

Le conditionnement classique chez le chien   

Il s'agit d'associer une réponse réflexe à un stimulus externe. L'exemple le plus connu est celui du fondateur de cette approche, Ivan Pavlov, qui, en associant le son d'une cloche à la distribution de nourriture, a réussi à provoquer la salivation (qui est une réponse réflexe) chez un chien. 

Il y a 5 variables dans le conditionnement classique 

1. SN est le stimulus neutre. Dans l'exemple de l'expérience de Pavlov, c'est la cloche - que le chien n'associait pas auparavant à l'arrivée de la nourriture.
2. SI est le stimulus inconditionnel. Dans l'exemple de l'expérience de Pavlov, il s'agit de la nourriture.
3. RI est la réponse inconditionnelle. Dans l'exemple de l'expérience de Pavlov, c'est la salivation.
4. SC est le stimulus conditionnel. Dans l'exemple de l'expérience de Pavlov, c'est la sonnerie lorsqu'elle est associée à l'arrivée de la nourriture.   
5. CR est la réponse conditionnelle. Dans l'exemple de l'expérience de Pavlov, c'est la salivation après le son de la cloche. 

Voici une histoire pour vous aider à comprendre ces variables.

Pavlov était un médecin qui étudiait la digestion - des études qui lui ont valu le prix Nobel ! Son expérience, qui consistait à provoquer la salivation, était la suivante et a été réalisée avec un chien 

Il commença par introduire une première séquence d'apprentissage : 

• le son d'une cloche (NS = stimulus neutre)  
• Présentation de la nourriture (SI = stimulus inconditionnel) 
• A la vue de la nourriture, le chien a commencé à saliver (IR = réponse inconditionnelle). 

Sans cette première étape, ce qui déclenche la salivation du chien n'est pas le son de la cloche, mais la vue de la nourriture. Il a donc répété cette séquence de nombreuses fois, puis est passé à l'étape suivante en permettant au son de la cloche de devenir SC (stimulus conditionnel).  

En réponse à ce son, le chien s'est mis à saliver (réponse conditionnelle). Pavlov avait ainsi mis en évidence le conditionnement classique - l'association d'un stimulus à une réponse réflexe.  

Mais ce n'est pas tout ! En poursuivant ses recherches, il est parvenu aux conclusions suivantes :  

• La répétition de la séquence est obligatoire pour obtenir la réponse réflexe.  
• SN (la cloche) ne doit pas être présenté trop longtemps avant SI (la nourriture) pour que cela fonctionne - c'est ce qu'on appelle la continuité temporelle.  
• Si SN (la cloche) est présenté plusieurs fois, sans que SI (l'aliment) soit présenté, la réponse réflexe sera diminuée - c'est le phénomène d'extinction.   
• Enfin, selon la même logique, si la séquence n'est plus proposée pendant un certain temps, la réponse réflexe sera également diminuée.  

Le conditionnement opérant chez le chien   

Le conditionnement opérant de Skinner permet d'associer un stimulus externe à une réponse volontaire. Lorsque vous apprenez à votre chien que dire le mot "assis" a une conséquence positive, comme une friandise, vous utilisez le conditionnement opérant. Le fait de s'asseoir est une réponse volontaire de la part de votre chien.  

Le conditionnement opérant est souvent expliqué de cette manière :  

R + : renforcement positif
R - : renforcement négatif  

P - : punition négative
P + : punition positive 

Pour comprendre ce tableau, il faut d'abord supprimer toute notion de bien et de mal. En d'autres termes, nous ne devons pas comprendre que positif signifie agréable pour le chien et vice versa. En réalité, nous devons comprendre que par renforcement, nous voulons qu'un comportement soit répété, tandis que par punition, nous voulons que le comportement diminue, voire disparaisse. Positif signifie que nous ajoutons un stimulus, et négatif signifie que nous supprimons un stimulus. 

La nuance réside dans l'ajout ou la suppression du stimulus - que celui-ci soit agréable ou désagréable pour le chien.  

Voici donc comment comprendre ce tableau de conditionnement opérant : 

Renforcement positif

Ici, nous voulons renforcer un comportement - nous voulons qu'il soit répété en ajoutant un stimulus. Dans ce cas, le stimulus sera agréable pour le chien afin de voir le comportement se répéter. Par exemple, lorsque votre chien revient vers vous (volonté de renforcer le rappel), vous lui donnez une friandise.  

Renforcement négatif 

Ici, nous voulons qu'un comportement soit répété en supprimant un stimulus. Dans ce cas, on va supprimer un stimulus que le chien n'aime pas. Il aura donc tendance à reproduire le comportement qui lui a permis d'arrêter la gêne. Par exemple, si la laisse est serrée, ce qui met votre chien mal à l'aise, vous ne relâchez la laisse que lorsque votre chien s'assoit. L'action de s'asseoir sera alors renforcée, car elle aura mis fin à la gêne. Cependant, comme nous le verrons plus tard, il n'est pas conseillé de mettre en œuvre cette technique.  

La punition positive 

Dans le cas d'une punition positive, nous cherchons à faire cesser un comportement et ajoutons un stimulus inconfortable pour le chien afin d'y parvenir. Les colliers électriques sont un exemple de punition positive : lorsque votre chien se comporte d'une manière indésirable, il reçoit un choc électrique. Il s'agit d'une punition positive dans le sens où nous ajoutons un stimulus que le chien n'aime pas afin de voir son comportement diminuer. Une fois encore, comme nous le verrons plus tard, cet exemple n'est pas du tout recommandé.  

La punition négative 

Dans ce dernier cas, nous allons chercher à avoir un comportement de retrait en supprimant un stimulus que le chien appréciait. Par exemple, vous avez dans votre main des friandises que votre chien veut - il vous saute dessus alors vous lui enlevez les friandises. Votre chien aura tendance à arrêter le comportement qui a résulté du fait que vous lui avez retiré ce qu'il voulait.   

Les émotions accompagnent l'apprentissage de votre chien 

Comme nous l'avons vu, le conditionnement classique et le conditionnement opérant fonctionnent ensemble. En d'autres termes, lorsque vous enseignez à votre chien un comportement volontaire, vous conditionnez également une émotion involontaire chez votre animal. Ainsi, avec le renforcement positif, vous conditionnez des émotions agréables parce que votre chien reçoit un stimulus qu'il aime.  

Avec le renforcement négatif, vous conditionnez une émotion proche du soulagement car votre chien va ressentir un arrêt de l'inconfort (cela suppose que le chien soit préalablement stressé pour obtenir ce soulagement).  

Comme pour la punition positive, le stress et même la douleur y seront associés, des émotions négatives seront donc présentes dans le processus d'apprentissage lors de son utilisation. Enfin, la frustration sera induite par la punition négative - le chien ne pouvant accéder à ce qu'il veut. 

 Aider nos chiens à apprendre   

Vous commencez maintenant à comprendre que l'apprentissage ne peut pas vraiment être mis dans une boîte, car tout est lié ! 

L'important est d'adapter la formation et l'apprentissage à votre chien. Ensuite, appliquez cette compréhension en trouvant le bon équilibre, et soyez toujours attentif aux émotions de votre chien pendant son apprentissage.